Salut André !

Quand je pense à toi, je revois le boute-en-train que tu affichais.

C’était l’époque où les vendredi soir, et même certains samedi, on se faisait une virée à la discothèque de l’Université de Montréal, la gang de cousins, cousines et les amis, dont tu faisais partie.

La bière coûtait rien. Et on dansait en masse !

Je m’en rappelle bien, car c’était le seul temps où je pouvais sortir jusqu’à 3 heures du matin sans me faire chicaner par ma mère.

Toi et la gang de cousins, vous ne vous êtes jamais perdus de vu pendant toutes ces années. C’est ça la vraie amitié.

Moi, la cousine du reste de la gang de gars, je ne vous ai pas suivi. C’est normal. J’étais une fille avec trop d’histoires d’amour différentes.  Pis, j’étais sur la rive nord.

Bref, c’est hier, au service funéraire de la dernière tante de la lignée des Paiement, Rolande Comtois, que j’ai appris ton départ soudain.

En revenant chez moi, assise devant mon ordinateur, des mots me sont venus, comme ça, tout simplement, des pas un peu connus…

 

Je marche
Je marche dans la nuit noire
Un pas
Deux pas
Cherchant un brin de lumière
Que je ne croise pas 

Je marche
Je marche dans la nuit noire
Un pas
Cent pas
Cherchant un brin de lumière
Pour éteindre les cris de mon désespoir 

Je marche
Je marche dans la nuit noire
Quelques pas
Puis le voilà
Devant moi
Ce brin de lumière 

Je cours
Je cours dans la nuit noire
Vers ce brin de lumière
Qui se retourne contre moi
Me soufflant un vent d’ouragan
M’emportant dans son tourbillon 

Je tourne
Tout tourne autour de moi
Malgré la lumière
Je n’y vois rien
Rien de rien
Qu’un tourbillon de rien 

À genou
Je rampe dans la nuit noire
Je n’en peux plus
Je prie Dieu de me pardonner
De vouloir abandonner
De m’abandonner 

Je pleure
Ô je pleure
Abattu sur le sol
Je m’abrille de la nuit noire
Enfin je peux dormir
Dans les bras du plus merveilleux ciel étoilé

 

Au revoir, André ! Bonne heureuse route !