Qu’en est-il de ces oublis ?


Assise devant le feu ce soir,  je révise mes instants.

Me voilà sans mots.

Que sont devenus mes instants, ceux-là, juste là ? Et ceux d’avant ? Et ceux d’avant avant ?

Comme disparus. Pas totalement mais comme.

Comment peut-on oublier sa propre maison, surtout les problèmes qui l’entoure ?

Comment peut-on oublier le paradis, même avec ses lacunes ?

Comment peut-on ne se souvenir que du fait qu’il fait si bon ce soir ; que les criquets ou les cigales, je ne saurais dire, chantent à tue-tête comme pendant l’été ; qu’hormis les petites maudites bibittes qui nous arrachent la peau, c’est tellement agréable d’être dehors ; que les chandelles allumées sur le sol devant moi m’offrent leur plus belle danse ; que ma Charlotte soit blottie contre moi, endormie, apaisée par mon bras sous son cou  ; et le chant de la nuit, dans toute sa noirceur ?

Et pourtant, j’ai la presque certitude que ces instants s’évanouiront aussi vite que les précédents, ne laissant aucun souvenir s’agripper à ma peau comme jadis.

Suis-je en train de mourir ?

Peut-être suis-je tout simplement en train de vivre…

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Commentaires

One comment on “Qu’en est-il de ces oublis ?”
  1. josiecoccinelle dit :

    Tres bel article!

    J’aime

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