Cinq ans.

Déjà cinq ans, où je franchissais, pour la dernière fois, le pas de ta porte. Tu paraissais presque dormir, ronflant, pour une très rare fois, silencieusement, la bouche grande ouverte, sans dentiers, toujours dans l’insupportable jaquette bleue, la peau encore chaude.

Cinq ans.

Déjà cinq ans, où, comme une chenille, ta peau devenue trop étroite, tu ne pouvais que la quitter.

Cinq ans.

Déjà cinq ans, où tu retrouvais enfin le corps de tes trente ans.

Cinq ans.

Déjà cinq ans, où ma douleur de voir ta peau devenir de plus en plus étroite semble s’avoir tu.

Cinq ans.

Déjà cinq ans, où, collée au mur, presque à genoux, pliée en deux, je ne pouvais contenir cette peine, cette saudite peine qui arrache le cœur, qui vide jusqu’à l’abandon total.

Cinq ans.

Déjà cinq ans, mais, collée au mur, presque à genoux, pliée en deux, je ne peux contenir cette peine, cette saudite peine qui arrache le cœur, qui vide jusqu’à l’abandon total.

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Cette dernière photo est pour toi, papa, parce que je n’oublie pas notre petit défi…

 

J’espère que tu es heureux là-haut. Je suis certaine que Joce espère la mème chose aussi.

 

Bises

Ginette et Charlotte…