Bon. J’ai eu le résultat de mon scan aux poumons. Laissé sur mon répondeur.

Bonne nouvelle, si c’est sur le répondeur, me suis-je dit.

« La tache, c’est indéniablement un nodule. Nous devrons en faire le suivi dans un an. »

Dans un an. Yé ! que je me suis dit ! Ce n’est pas grave !

Jusqu’à ce que je me mette à lire sur les nodules.

Je me suis secouée. Les nerfs ! Je suis en vacances à partir de presque là. Je vais toujours bien en profiter, en ne me stressant pas outre mesure. Ouais, je vais en profiter, peut-être même plus, juste au cas.

Puis, une pensée de Josée DeBellefeuille m’étreint et me rassure à la fois. Elle, quand elle l’a su, il était trop tard. Stade 4.

Moi, si ça vire mal, stade 1. Si ça vire mal, ce qui n’est pas certain que ça va virer mal.

De plus, je refuse que ça vire mal, juste là.

Dans 10 ans, 15 peut-être, ça serait OK. Juste avant de devenir une vieille malade seule et désemparée. Mais pas là. Pas après toutes ces années de grandes peines qui, malgré moi, s’agrippent à ma peau, comme des sangsues.

N’ai-je pas droit à un peu de repos de cette angoisse qui s’amuse à m’arracher le cœur à grands coups de malheurs ?

Vilaine ! J’en ai terminé avec toi ! Va te faire foutre. Je ne t’écoute plus. Non, je ne te haïs plus. Je suis juste indifférente à ta hargne. Je suis juste indifférente à ta présence. Je ne te vois plus. Je ne te sens plus. Tu n’es plus. Parce que, moi, j’ai décidé d’être là pour un bon bout. Et si tu n’es pas contente de cela, je ne te dirai qu’une seule chose : Fuck you ! Big Time !