Il est difficile de voir le monde tel qu’il est.
Par « monde », je parle des gens, de leurs actions.
Si rien n’existe, si tout est théâtre, pourquoi alors se morfondre ?
Il n’y a qu’à fermer les yeux et respirer. Respirer assez profondément pour que la douleur s’évanouisse au bout de longs respirs.
Expire / Inspire.
Expire / Inspire.
Expire / Inspire.
Voilà, déjà, que l’air devient plus respirable ; fleurant presque le coton frais d’un drap sur la corde l’été.
Expire / Inspire.
Expire / Inspire.
Expire / Inspire.
Tout s’efface de ma mémoire. Toute cette saleté accumulée au fil des ans.
Expire / Inspire.
Expire / Inspire.
Expire / Inspire.
Je reste là, sans voix. Nul besoin. J’ai tout ce dont j’ai besoin.
Expire / Inspire.
Expire / Inspire.
Expire / Inspire.
On dirait presque que je flotte tel un nuage accroché à une parcelle de ciel bleu. Tellement bleu.
Expire / Inspire.
Expire / Inspire.
Expire / Inspire.
J’exulte.
Je ne suis rien, car je suis tout. Et ce tout est parfait.
Je suis.
Et ça me suffit.