Poème écrit à trois moments différents au même endroit. Je ne cherchais pas cette continuité, mais elle s’est imposée à moi, coulant comme du fondant au chocolat sur la crème glacée. Je ne pouvais que m’y abandonner.

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Seule
Seule assise à cette table
Je regarde
Je regarde la vie qui défile
Fragile
N’y aura-t-il point de regards fascinants
Invitants

Combien de temps encore
Devrai-je attendre le sort
Combien de vies
Ai-je donc subi

Seule
Seule parmi la foule aveugle
Je me sens lourde

Seule
Seule qui voit
Seule qui croit
Mais qui croit en quoi
Je ne sais pas

Seule
Fatiguée d’être seule
Troublée
Ne pas se sentir digne d’être aimée
Mise de côté
Abandonnée

Fatiguée
Oui fatiguée
De la vie
De ses ennuis
Oui fatiguée
Fatiguée de forcer
De lutter

Désirs
Désir de s’abandonner
De tout lâcher
Désir de se laisser bercer
S’en aller

Mais où aller
Sinon que retourner
Par où je suis arrivée

En parler
Juste en parler
Pour se délivrer
Pour arrêter
Pour espérer
Recommencer

6 mois plus tard…

Seule
Encore seule
Malgré ta présence
Qui comme une ombre
S’efface
Dans la nuit
Lamentable

Seule
Malgré moi
Malgré tout
Cherchant
En vain
Une main
Ta main

Seule
Parmi la foule
En déroute
Voyant dans cette démesure
L’enfant
Opprimé

Seule
Seule avec soi
Seule en soi
Cherchant l’amour
L’amour de soi
Le seul

1 an plus tard…

Seule
Encore seule
Par ma faute
Mais est-ce vraiment une faute
Car être seule
Seule à deux
Est d’autant plus malheureux
Que la solitude seule

Seule
Seule parmi la foule
Aveugle
Je ne me sens plus lourde

Seule
Seule aujourd’hui
Je souris
Car j’ai enfin compris
Que je ne suis seule
Que lorsque je m’oublie